MRG dénonce l’attaque et les fausses accusations de la police à l’égard de sa consultante Arroi Baraket

20 September 2021

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Minority Rights Group (MRG) condamne l’attaque d’Arroi Baraket par des agents de police de Tunis dans la nuit du 17 septembre 2021. MRG est fermement solidaire d’Arroi, qui est la chargée de communication de MRG en Tunisie et une journaliste et militante féministe tunisienne bien connue.

Arroi était en train de rentrer chez elle en voiture avec deux ami.e.s lorsqu’ils/elles ont été arrêté.e.s par une patrouille de police, quelques minutes après le début du couvre-feu imposé par les autorités pour répondre à la pandémie Covid-19. Après avoir signé le PV pour le paiement de l’amende pour avoir enfreint le couvre-feu, ils/elles sont remonté.e.s dans la voiture pour rentrer chez eux/elles. Un policier, ayant vu Arroi filmer la rue avec son téléphone, a ouvert la portière de la voiture et s’est brutalement jeté sur elle, attaquant et battant Arroi. Bien que cette dernière ait insisté sur le fait que la vidéo ne contenait pas d’images de la police, qu’elle était journaliste et qu’elle avait le droit de filmer, le policier n’a pas arrêté de l’abuser jusqu’à qu’il a obtenu son téléphone.

Par la suite, Arroi s’est rendu auprès des autres policiers sur les lieux pour se plaindre de cette pratique illégale et violente. Elle a exigé que son téléphone lui soit restitué et qu’elle contacte un avocat pour l’accompagner au commissariat le plus proche où elle pourrait porter plainte contre le policier qui l’a agressée. Cependant, l’officier a continué à l’insulter et à la photographier, et l’a menacée en disant qu’il était un « syndicaliste » et qu’il avait « quelqu’un pour le protéger ». Il continuait à se moquer d’elle alors qu’elle affirmait qu’elle ne renoncerait pas à son droit de le tenir responsable des violences verbales et physiques commises. Les ami.e.s d’Arroi ont contacté un avocat et se sont rendus au poste de police du quartier de Bab Al-Khadra avec l’intention de porter plainte contre l’officier. À son arrivée, Arroi a appris qu’elle était accusée et que sa revendication en tant que victime avait été ignorée.

Quelques heures après avoir réécrit le rapport en raison des fausses informations qu’il contenait contre elle, elle a été présentée à cinq heures du matin devant le procureur public en tant qu’accusée. Après avoir été interrogée par le procureur général adjoint, elle a été libérée et sommée de se présenter devant le tribunal de première instance le mardi 21 septembre 2021.

L’intimidation et le harcèlement par des officiers de police est un problème récurrent en Tunisie, symptomatique d’un climat d’abus et de brutalité. Dans le cas d’Arroi, dès le moment de l’agression physique, elle a été confrontée à un ensemble de violations dérivées d’une mentalité patriarcale régressive qui cherche à dominer les femmes, leur corps et à violer leurs droits. Le comportement du policier découle de cette mentalité et révèle une attitude d’intimidation profondément ancrée à l’égard des femmes et visant à réduire au silence et à décourager le dépôt de plaintes en créant un climat de peur des répercussions et de stigmatisation sociale.

MRG condamne sans équivoque ce comportement. Nous exigeons que les fausses accusations portées contre Arroi Baraket soient immédiatement abandonnées et que l’officier de police fasse l’objet d’une enquête en vue de mesures disciplinaires. Les autorités policières doivent prendre des mesures pour contrer tels abus de pouvoir commises par des individus dans leurs rangs.

Pour plus d’informations: MRG Press Office

Cette déclaration a été mise à jour le 21 septembre 2021 après avoir reçu des plus amples informations.

Photo : Arroi réalisant des entretiens à Tunis en sa qualité de journaliste en 2015.

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