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Minority Rights Group exhorte la RDC à mettre fin à l’impunité des responsables de violences contre les filles et femmes autochtones

22 June 2022

Cette déclaration au Conseil des droits de l’homme de l’ONU a été prononcée par Jennifer Castello, responsable juridique de Minority Rights Group, lors du dialogue interactif du Conseil des droits de l’homme avec la rapporteure spéciale sur la violence à l’égard des femmes, 50ème session, point 3, le lundi 20 juin 2022.

Madame la Rapporteuse,

MRG accueille avec beaucoup d’intérêt votre rapport thématique sur les violences commises à l’encontre des femmes et filles autochtones. Les violences sexuelles contre ces dernières sont trop souvent réduites sous silence et les auteurs jouissent régulièrement d’une totale impunité. Les femmes et les filles autochtones se heurtent à d’importants obstacles pour accéder à la justice en raison de la discrimination, des préjugés pour ne citer qu’eux.

Les femmes autochtones Batwa de l’Est de la République Démocratique du Congo, précisément du Parc National Kahuzi-Biega ne font malheureusement pas exception. Les Batwa continuent de souffrir de conditions de vie dégradées dues notamment à l’impossibilité de retourner sur leurs terres ancestrales dans le Parc. Expulsés du parc dans les années 1970 au nom de la conservation, ils vivent depuis dans une extrême pauvreté, ne disposant plus des ressources offertes par la forêt.

Certains membres de la communauté se sont réinstallés dans le parc dès 2018 afin de subvenir à leurs besoins les plus basiques. Une politique de terreur sévit depuis 2019 pour les chasser de leurs terres, MRG et ses partenaires ont documenté dans une enquête publiée début avril les exactions commises contre les populations Batwa par des gardes du parc et des soldats de l’armée régulière, y compris des violences sexuelles contre les femmes et les filles de la communauté, plus vulnérables et à cause notamment de croyances ancestrales à leur égard.. Ces bataillons ont mené des campagnes de viols et violences sexuelles en groupe à l’encontre des femmes Batwa et très souvent sous les yeux des familles et des maris. Dans son rapport, MRG a documenté les cas d’au moins 15 femmes ayant subi des violences sexuelles et des viols de groupe.

Véritable arme de contrôle et de domination, les violences sexuelles commises contre les femmes Batwa restent sous silence et ces dernières sont souvent réticentes a les dénoncer à cause de l’omerta et de l’impunité qui règnent.

Par conséquent, nous exhortons la RDC à mettre fin aux violences ayant cours dans le Parc National Kahuzi-Biega contre les Batwa, à protéger tout particulièrement les femmes et les filles Batwa contre toutes violences sexuelles et à poursuivre les auteurs en justice pour mettre fin à l’impunité qui entoure ces crimes.

Je vous remercie.

Regardez la déclaration

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