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A woman carries a banner, which reads: 'Feminist, Tunisian, African. We are all men and women immigrants', during a protest after Tunisian President Kais Saied ordered security forces to stop all illegal migration and expel all undocumented migrants, in Tunis, Tunisia, 25 February 2023.

L’escalade du racisme en Tunisie doit être stoppée

8 March 2023

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Minority Rights Group International (MRG) est profondément préoccupé par l’escalade généralisée des attaques racistes et de la discrimination à l’encontre des migrant.e.s subsaharien.ne.s en Tunisie au cours des deux dernières semaines. Ces attaques ont été déclenchées par une déclaration publiée par le président Kais Saied le 21 février 2023, dans laquelle il a appelé à l’expulsion des migrant.e.s sans papiers et a affirmé que le ‘but’ de la migration est de changer la démographie ethnique de la Tunisie. MRG se joint à plusieurs organisations de la société civile tunisienne et à l‘Union africaine pour condamner ces propos.  

Une déclaration de la Présidence tunisienne, en réponse à cette condamnation générale, a annoncé des mesures visant à améliorer la situation des migrant.e.s d’autres pays africains. MRG reste cependant préoccupé par l’absence de mesures visant spécifiquement la situation des migrant.e.s qui ont été la cible de ces attaques racistes. 

MRG appelle la Présidence de la Tunisie à mettre fin à l’escalade du racisme et à introduire des mesures pour améliorer la situation de ceux et celles qui en sont affecté.e.s. La Tunisie a été le premier pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord à criminaliser la discrimination raciale ; aujourd’hui, l’État doit montrer qu’il respecte ses propres lois.  

La récente vague de violences montre que les personnes subsahariennes sont visées. Des propriétaires ont expulsé des migrant.e.s noir.e.s de leurs maisons, laissant des familles sans abri, et beaucoup ont été licencié.e.s par leurs employeurs du jour au lendemain. La communauté a subi des attaques collectives, des coups de couteau et des passages à tabac. Des gangs auraient expulsé de force des migrant.e.s, les traînant dans la rue pour qu’ils et elles regardent leurs biens brûler et, par conséquent, beaucoup se confinent chez eux dans la peur. En outre, les prestataires de services publics ont commencé à exiger la présentation de papiers.  

La situation est généralisée : Avocats Sans Frontières, partenaire de MRG, a reçu plus de 500 rapports d’incidents, tandis que le Forum tunisien pour les droits sociaux et économiques fait état de plus de 1 800 arrestations. 

Nous assistons à une perpétuation du racisme structurel anti-noir qui imprègne la société tunisienne. Les Tunisien.ne.s noir.e.s sont pris.es pour des migrant.e.s et subissent de nouvelles discriminations. Les campagnes de désinformation et de diffamation sur les médias sociaux ont systématiquement pris pour cible les militant.e.s antiracistes. C’est notamment le cas de l’éminente militante antiraciste noire tunisienne Saadia Mosbah, cofondatrice et présidente de l’organisation partenaire de MRG, Mnemty, qui a fait l’objet d’une campagne de diffamation raciste sur Facebook.  

Nous exprimons notre profonde solidarité avec nos partenaires tunisiens et tous ceux qui, dans le pays, s’élèvent contre le racisme.

Photo : Une femme porte une banderole sur laquelle on peut lire : ‘”Féministe, tunisienne, africaine”. Nous sommes tous des hommes et des femmes immigrés’, lors d’une manifestation après que le président tunisien Kais Saied a ordonné aux forces de sécurité d’arrêter toute migration illégale et d’expulser tous les migrants sans papiers, à Tunis, Tunisie, 25 février 2023. Crédit : Reuters / Jihed Abidellaoui.

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