MRG soutient l’adoption des recommandations pour l’élimination de la discrimination en Tunisie

Cette déclaration a été prononcée au Conseil des droits de l’homme, 52ème Session, par Cyrine Hammemi au nom de Minority Rights Group International, à l’occasion de l’Examen périodique universel de la Tunisie, le 24 mars 2023.

Merci Monsieur le Président / Madame la Présidente,

Depuis le dernier examen périodique universel (EPU), les minorités en Tunisie n’ont cessé d’être discriminées et victimes de violence, non seulement dans la société mais aussi du fait de l’État.

La Tunisie vit actuellement une crise sans précédent, affectant les personnes subsahariennes. Le déferlement de haine et d’attaques envers les migrants subsahariens après la déclaration racistes et incitantes à la haine du président Kais Said du 21 février 2023, n’a pas cessé à ce jour. Nous regrettons que l’État n’ait pas accepté la recommandation 8.1 relative à la ratification la Convention Internationale sur la Protection des Droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.

MRG salue toutefois le soutient de l’État à toutes les recommandations en rapport avec l’élimination de la discrimination raciale. L’état doit établir sans délais la commission nationale de lutte contre la discrimination raciale et doit urgemment mettre en place les politiques publiques nécessaires à l’éradication de ce fléau.

Nous regrettons qu’aucune recommandation n’ait été prise en compte pour assurer la pleine jouissance de la liberté de religion et de croyance et appelons l’État Tunisien à faire pleinement respecter ces droits, conformément à ses obligations internationales.

La marginalisation des personnes handicapées reste prépondérante. Nous appelons la Tunisie à intégrer pleinement une approche fondée sur les droits humains dans tous les domaines concernant le handicap.

Nous saluons la promesse de l’État d’arrêter les pratiques du test anal pour prouver l’homosexualité, mais regrettons son refus d’abroger l’article 230 criminalisant l’homosexualité.

Nous déclarons aussi l’urgence pour de défendre le patrimoine amazigh en voie de disparition. Les enfants amazighes et même les personnes moins jeunes devraient avoir la possibilité de pouvoir apprendre le Tamazight.

Merci de votre attention.

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Photo: Screenshot from the statement’s recorded video.