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Ahmadis en Algérie

  • Les ahmadis sont des adeptes d’une secte islamique moderne considérée comme hérétique par certain.e.s chercheur.e.s musulman.e.s traditionnel.le.s. Le mouvement Ahmadiyya est né en Inde en 1889. La vie des ahmadis est conforme à l’islam de plusieurs façons, même s’il existe des différences significatives entre les musulmans orthodoxes et les pratiques des ahmadis. La principale est que les ahmadis croient que le message du prophète Mohammed a été ravivé par le fondateur de la communauté, Hazrat Mirza Ghulam Ahmad, constituant ainsi la seule communauté de musulmans à l’avoir accepté comme prophète, rejetant ainsi un principe fondamental de l’islam, la croyance en la finalité du prophète Mohammed. De plus, le mouvement Ahmadiyya rejette également l’idée du jihad militant (guerre sainte). 

    L’islam est incontestablement « la religion de l’État », comme le stipule clairement l’article 2 de la Constitution algérienne de 2020. L’article 73 de la Constitution de 2016 affirmait que le président de la République doit être de confession musulmane et prêter serment de « respecter et de glorifier la religion islamique ». Dans la Constitution de 2020, le même serment est exprimé à l’article 90. Bien que les ahmadis se considèrent comme musulman.e.s, ils/elles sont considéré.e.s comme des hérétiques par la majorité musulmane sunnite en Algérie. Cependant, le cadre juridique du pays n’empêche pas la présence et le libre exercice d’autres croyances. Le décret  n° 06-03 de 2006, qui régit la pratique des cultes autres que l’islam, garantit explicitement « le libre exercice du culte » et stipule que « l’État garantit également la tolérance et le respect entre les différentes religions ». 

    Le « libre exercice du culte » instauré par la loi de 2006 est néanmoins strictement encadré. Il est soumis au respect de « l’ordre public, des bonnes mœurs et des droits et libertés fondamentaux des tiers ». Mais surtout, l’exercice collectif du culte est confiné dans les bâtiments affectés à cet effet par les autorités algériennes. 

    Les groupes religieux soupçonnés de vouloir convertir des musulman.ne.s sont particulièrement exposés aux accusations mensongères et se trouvent sous surveillance quasi permanente. Cette suspicion conduit notamment à la persécution des ahmadis, des ibadites et des chrétien.ne.s évangéliques. 

    L’ancien chef de la communauté ahmadi, Mohamed Fali, a été arrêté le 28 août 2017 et accusé de « collecte de fonds sans autorisation », « insulte au prophète Mohammed », « création d’une association non autorisée ». Il a été condamné à six mois de prison avec sursis sur la base de ces accusations. Les autorités algériennes lui ont confisqué son passeport et lui ont interdit de quitter le pays. Suite au début du mouvement Hirak, Mohamed Fali a demandé à récupérer son passeport et a choisi de quitter le pays. Des dizaines d’autres ahmadis ont été emprisonnés depuis juin 2016 dans un contexte d’intolérance religieuse prônée au plus haut niveau de l’État, les responsables gouvernementaux affirmant que les ahmadis représentent « une menace pour la foi majoritaire des musulmans sunnites ». Les persécutions contre les membres de la communauté ahmadi se poursuivent, le gouvernement leur refusant toujours la liberté de culte. Officiellement poursuivis « pour adhésion à une association non autorisée et collecte de dons sans autorisation », et non pour la pratique de leur culte, les membres de cette communauté se sont même vu refuser leur adhésion par le ministère compétent. 

    Ainsi, le 15 décembre 2020, 31 adeptes de la confession ahmadiyya ont été convoqués devant le tribunal de Tizi Ouzou, en Kabylie. Les accusations retenues contre eux/elles comprenaient « la distribution de brochures dans le but de porter atteinte à l’intérêt national », en vertu de l’article 96 du Code pénal, « l’occupation d’un bâtiment pour célébrer un service religieux en secret sans autorisation », et « la collecte de fonds et de dons sans autorisation », en application des articles 5, 7, 12 et 13 du décret n° 06-03 du 28 février 2006 fixant les conditions et les règles d’exercice des cultes autres que l’islam. Par ailleurs, en janvier 2020, sept ahmadis ont été déférés au procureur de Constantine pour être interrogés sur leurs croyances et pratiques religieuses. Leurs passeports ont été confisqués, et ils ont ensuite été poursuivis pour constitution d’une association illégale. Bien qu’ils aient été acquittés par la suite, les autorités ne leur auraient pas rendu leurs passeports.

Mis à jour en janvier 2023

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