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  • Langues principales : L’arabe et le tamazight (berbère) sont les langues officielles. Le français est utilisé dans les affaires et les médias. 

    Principales religions : Islam 

    Principaux groupes minoritaires et peuples autochtones : Amazighs (berbères) entre 6,6 et 9,9 millions (20-30 %, dont les Kabyles, les Shawiya/Chaoui, les Mozabites et les Touaregs), Sahraouis 120 000, Algérien.ne.s noir.e.s, migrant.e.s subsaharien.ne.s, ahmadis,chrétien.ne.s, ibadites et juifs/ves. 

    Les Algérien.ne.s sont principalement d’origine amazighe et arabe, mais une part considérable de la population est d’origine noire (10 %, selon des statistiques non officielles). La population française, qui représentait environ 10 % de la population totale à l’époque coloniale, est tombée à environ 1 % aujourd’hui. De nombreux autres Européen.ne.s et la quasi-totalité des 150 000 juifs/ves d’Algérie ont quitté le pays après l’indépendance. Plus de trois millions d’Algérien.ne.s vivent à l’étranger, principalement en France. 

    Les langues amazighes étaient à l’origine parlées des îles Canaries à l’ouest de l’Égypte (une région appelée Tamazgha par les Amazighs). Tamazgha désigne donc une vaste zone géographique qui s’étend des îles Canaries en Espagne, à l’oasis de Siwa dans l’ouest de l’Égypte, et comprend une partie du Sahel (Mauritanie, Mali et Niger). Ce sont les zones de peuplement historique des populations amazighes d’Afrique du Nord. 

    Les estimations des locuteurs/trices actuel.le.s de tamazight en Algérie varient considérablement de 17 % à 45-55 % de la population, en considérant les locuteurs/trices bi/trilingues. Le déclin du tamazight en Algérie (mais également au Maroc et en Tunisie) est dû à la diffusion de l’arabe comme langue officielle de religion et de culture, et à la montée du français comme langue de prestige pendant la colonisation, ainsi qu’aux politiques assimilationnistes qui ont interdit l’utilisation de cette langue. Par exemple, les conférences en tamazight étaient interdites dans les années 1980, ce qui a suscité des mouvements de revitalisation dans de nombreuses régions. Les variétés de tamazight sont souvent mutuellement intelligibles, et le nombre de locuteurs/trices varie considérablement selon les communautés : en Algérie, le taqbaylit (variété kabyle) compte des millions de locuteurs/trices, tandis que le chenoua (variété chaoui) en compte quelques dizaines de milliers. 

    Une loi adoptée en 1991 interdisait l’utilisation de toute autre langue que l’arabe dans plusieurs contextes. La Constitution algérienne de 1989 a reconnu l’arabe comme seule langue nationale et officielle. Un changement important est intervenu avec la création du Haut-Commissariat à l’Amazighité en 1995, dont l’objectif était de promouvoir la langue amazighe. Ce changement est dû à des grèves dans la région de Kabylie menées par des étudiant.e.s et des professeur.e.s, qui ont manifesté contre l’application de l’arabe et du français dans les secteurs de l’enseignement et de l’apprentissage. Deux autres changements sont intervenus après la révision constitutionnelle de 2002, qui a fait de tamazight la deuxième langue nationale, et enfin dans la Constitution de 2016, qui stipule dans son article 3 que l’arabe est et restera la langue officielle, tandis que l’article 4 précise que « tamazight est également une langue nationale et officielle». 

    Lorsque les plans pour l’enseignement de tamazight à l’école et à l’université ont été introduits en 1995, l’objectif était de démarrer le programme dans 24 gouvernorats et d’atteindre progressivement l’ensemble du territoire national (soit 48 gouvernorats à l’époque, et 58 à la suite d’une réforme en février 2021). Selon certaines sources, en 2017, tamazight était enseigné comme matière dans certaines écoles dans des zones majoritairement amazighophones à travers 37 gouvernorats. Cependant, la loi sur l’éducation nationale de 2008 (toujours en vigueur aujourd’hui) garantit le caractère facultatif de l’enseignement et de l’apprentissage de tamazight à l’école. Des protestations ont eu lieu en 2017, car l’allocation de fonds publics pour l’enseignement de tamazight a été rejetée par le Parlement. De nombreux commentateurs affirment que ces diverses garanties juridiques n’ont pas été accompagnées d’efforts suffisamment cohérents en matière d’aménagement linguistique et d’autres mesures pratiques, comme l’allocation nécessaire de fonds pour payer l’augmentation du nombre d’enseignant.e.s amazighophones dans l’enseignement primaire, secondaire et supérieur. 

    Les Algérien.ne.s noir.e.s, originaires du sud de l’Algérie, représentent environ 10 % de la population totale du pays, selon une estimation académique de 2009. Cependant, il n’existe pas de statistiques officielles. Ces citoyen.ne.s algérien.ne.s souffrent de discrimination raciale, en grande partie à cause de l’institutionnalisation d’une politique nationale « réservée aux arabes blancs et aux musulmans ». 

    Les Algérien.ne.s noir.e.s souffrent d’un racisme quotidien endémique, qui comprend la stigmatisation lorsqu’ils/elles revendiquent leur identité nationale dans le nord de l’Algérie aux barrages de police ou dans les aéroports, ainsi que des insultes raciales telles que kahlouche (« noir») et abd (« esclave»). Les femmes noires algériennes semblent particulièrement vulnérables à ces actes de discrimination raciale, comme en témoignent les événements qui ont suivi la sélection de Khadija Benhamou comme Miss Algérie en janvier 2019. En effet, l’ampleur et la portée des attaques auxquelles Benhamou a été confrontée sur les médias sociaux après sa nomination, affirmant notamment qu’elle ne représentait pas la beauté et l’identité du pays, témoignent de la prévalence du racisme antinoir en Algérie.

  • L’Algérie compte de nombreuses minorités, notamment des minorités linguistiques comme les Amazighs. Elle compte également de nombreuses minorités religieuses, dont les ibadites [1], les chrétien.ne.s, les juifs/ves et les ahmadis, ainsi que de minorités ethniques, notamment les algérien.ne.s noir.e.s. 

    De manière générale, toutes les demandes d’enregistrement d’associations non musulmanes sont différées. En 2010, une seule demande d’enregistrement d’une communauté juive a été approuvée. Les lieux de culte de la petite communauté juive algérienne avaient été fermés pendant la guerre civile dans les années 1990, pour des raisons de sécurité. Le ministre algérien des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, en poste de 2014 à 2019, a déclaré en 2014 à Oran que « les lieux de culte des juifs rouvriront leurs portes », mais a ajouté que « pour le moment, l’État n’envisage pas de le faire tout de suite car la sécurité des fidèles ne pouvait être garantie » – une position positive qui contrastait fortement avec celle de ses prédécesseurs. Aïssa a voulu montrer que son ministère ne s’occuperait pas seulement de l’islam mais de toutes les religions, à condition que les minorités religieuses se soumettent à la loi algérienne, notamment à l’ordonnance n° 06-03 de 2006, qui régit la pratique des cultes autres que l’islam. 

    L’islam est incontestablement « la religion de l’État », comme le stipule clairement l’article 2 de la Constitution algérienne de 2020. L’article 73 de la Constitution de 2016 affirmait que le président de la République doit être musulman et doit prêter serment « de respecter et de glorifier la religion islamique ». Dans la Constitution de 2020, le même serment est présenté à l’article 90. Toutefois, cela n’empêche pas la présence et la pratique d’autres confessions. L’ordonnance n° 06-03 de 2006 garantit expressément « le libre exercice du culte » et « l’État garantit également la tolérance et le respect entre les différentes religions ». 

    Le « libre exercice des cultes » instauré par la législation de 2006 est néanmoins strictement encadré. Il est soumis au respect de « l’ordre public, des bonnes mœurs et des libertés et droits fondamentaux des tiers ». Surtout, l’exercice collectif du culte est confiné aux bâtiments affectés à cet effet par les autorités algériennes. Cette situation est particulièrement problématique pour les juifs/ves puisqu’aucune synagogue n’a rouvert ses portes depuis les années 1990. 

    Les groupes religieux soupçonnés de tenter de convertir des musulman.ne.s sont particulièrement vulnérables aux accusations fallacieuses et font l’objet d’une surveillance quasi permanente. Cela s’est traduit par la persécution continue des ahmadis, des ibadites et des chrétien.ne.s évangéliques. 

    L’ancien chef de la communauté ahmadie, Mohamed Fali, a été arrêté le 28 août 2017 et accusé de « collecte de fonds sans permis », d’ « insulte au prophète Mohammed » et de « formation d’une association non autorisée ». Il a été condamné à six mois de prison avec sursis sur la base de ces accusations. Les autorités algériennes ont saisi son passeport et lui ont interdit de quitter le pays. Après le début du mouvement Hirak, Mohamed Fali a demandé à récupérer son passeport et a choisi de quitter le pays. Des dizaines d’autres ahmadis ont été emprisonnés depuis juin 2016 dans un contexte où l’intolérance religieuse est épousée au plus haut niveau, les responsables gouvernementaux affirmant que les ahmadis représentent « une menace pour la foi musulmane sunnite majoritaire ». 

    Les persécutions contre les membres de la communauté ahmadie se sont poursuivies, le gouvernement refusant toujours à ce groupe la liberté de religion. Régulièrement poursuivis « pour avoir rejoint une association non autorisée » et « avoir collecté des dons sans autorisation », les membres de cette communauté se sont vu refuser la reconnaissance de leur statut de musulman par le ministère compétent. Le 15 décembre 2020, par exemple, 31 adeptes de la foi Ahmadiyya ont été convoqués devant le tribunal de Tizi Ouzou (Kabylie). Les chefs d’accusation retenus contre eux en vertu de l’article 96 du code pénal comprenaient la « distribution de tracts dans le but de porter atteinte à l’intérêt national », l’ « occupation d’un bâtiment pour y tenir secrètement un office religieux sans autorisation » et la « collecte de fonds et de dons sans autorisation », en application des articles 5, 7, 12 et 13 de l’ordonnance n° 06-03 régissant l’exercice des cultes autres que l’islam. En janvier 2020, le bureau du procureur de Constantine a fait venir sept ahmadis pour les interroger. Leurs passeports ont été confisqués et ils ont été accusés de former une association illégale. Bien qu’ils aient été acquittés par la suite, les autorités ne leur auraient pas rendu leurs passeports. 

    Depuis 2013, les affrontements intercommunautaires entre les Mozabites (Amazighs) ibadites[2] et les Arabes malékites[3] sunnites dans la vallée du Mzab dans le sud de l’Algérie ont fait des dizaines de morts, entraîné l’incendie et le pillage de milliers d’entreprises et de maisons et la destruction de sites du patrimoine culturel, dont un sanctuaire ibadite classé par l’UNESCO. 

    La crise de Ghardaïa tisse la question des minorités ethniques et religieuses avec les préoccupations politiques et économiques ressenties ailleurs dans le sud. Les Mozabites sont confronté.e.s à une discrimination structurelle dans les politiques d’arabisation ainsi qu’à des attaques contre leurs maisons, leurs symboles religieux et leurs commerces par des groupes arabes malikites. Plus récemment, les prédicateurs takfiri (c’est-à-dire ceux qui font des déclarations d’ex-communication) de la région ont accentué la stigmatisation des Mozabites en tant qu’ « apostats chiites », justifiant ainsi les attaques violentes à leur encontre. En juillet 2015, une centaine de militant.e.s mozabites, dont le plus connu est Kameleddine Fekhar, ont été arrêtés. Fekhar, médecin et fondateur d’une organisation de défense des droits des Amazighs, est mort pendant une grève de la faim après une nouvelle détention en 2019. 

    Les forces de sécurité ont continué à cibler les chrétien.ne.s qui se sont convertis de l’islam. Le 31 juillet 2016, Slimane Bouhafs, un chrétien algérien, a été arrêté pour des accusations liées à l’expression de ses croyances chrétiennes. Il avait été initialement condamné à cinq ans d’emprisonnement et à une lourde amende, mais la peine a été ramenée à trois ans en appel et l’amende a été abandonnée. En juillet 2017, le président Bouteflika a accordé à Slimane une grâce partielle, réduisant la peine de 16 mois supplémentaires. Bouhafs a été libéré de prison le 31 mars, après avoir purgé sa peine de vingt mois. En août 2018, il a demandé l’asile en Tunisie et s’est vu accorder le statut de réfugié en septembre 2020 par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Tunisie. En août 2021, des témoins oculaires ont signalé que des voitures portant des plaques d’immatriculation inconnues sont arrivées à la maison où vivait le militant algérien et l’ont emmené vers une destination non divulguée. Il est apparu par la suite que Bouhafs avait été remis par les autorités tunisiennes à leurs homologues algériens. 

    Depuis 2010, les militants du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK), une région proche d’Alger habitée par des Kabyles (Amazighs), sont régulièrement victimes d’arrestations arbitraires et de harcèlement de la part de la police. Beaucoup d’entre eux ont également été victimes de perte d’emploi et de discrimination, de discrimination bureaucratique, d’enlèvements et de toute une série d’autres difficultés. Certains militant.e.s ont même vu leur passeport confisqué par le ministère de l’Intérieur. Le mouvement a été qualifié de groupe terroriste par les autorités algériennes en mai 2021. Le MAK, dont le président Ferhat Mehenni réside en France, est visé par la justice algérienne et accusé d’être impliqué dans des incendies, notamment en Kabylie durant l’été 2021. 

    Le 21 avril 2020, le ministère algérien de la Justice a présenté un projet de loi sur la prévention et la lutte contre la discrimination et le discours de haine devant la commission spécialisée de l’Assemblée populaire nationale (APN), et deux jours plus tard, il a été adopté par le Conseil des ministres. Entre-temps, une autre loi modifiant le Code pénal a été présentée au Parlement presque simultanément. La nouvelle législation prévoit la création d’un Observatoire national pour la prévention de la discrimination et des discours de haine, placé sous l’autorité du Président de la République. Beaucoup la considèrent comme vague, donnant aux juges une marge d’interprétation qui renforce l’impression que le système judiciaire est loin d’être indépendant. 

    Bien que les Amazighs ne soient pas directement mentionnés dans les lois, ils sont la principale cible des discours de haine dans les médias et sur les réseaux sociaux en Algérie. Il n’y a pas non plus de mention de la discrimination fondée sur la religion ou du mot « minorité ». La loi prévoit une peine pouvant aller jusqu’à dix ans d’emprisonnement pour toute personne accusée d’avoir rédigé ou soutenu un discours de haine, en ligne ou hors ligne, qui est « susceptible de porter atteinte à la sécurité ou à l’ordre public ». La loi introduit également deux dispositions dans le code pénal. L’article 196-bis criminalise la diffusion de fausses informations « susceptibles de porter atteinte à la sécurité ou à l’ordre public ». Formulée de manière vague, cette disposition peut être interprétée de manière large dans le contexte des violations de la liberté d’expression.  L’article 95-bis prévoit jusqu’à sept ans d’emprisonnement et une amende pour tout individu ou organisation recevant des fonds de l’étranger dans le but de mener des « actions susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’État, à la stabilité de ses institutions, à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale, aux intérêts fondamentaux de l’Algérie ou à la sécurité et à l’ordre publics ». 

    En mars 2021, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a exprimé son inquiétude quant à la situation en Algérie, tout en appelant le gouvernement à mettre fin aux arrestations et détentions arbitraires de personnes qui exercent leurs droits à la liberté d’opinion, d’expression et de réunion pacifique. Lors d’un point de presse du HCDH, il a été question d’un millier de personnes poursuivies pour avoir participé au mouvement Hirak depuis la reprise des manifestations en février 2021 ou pour avoir publié des messages sur les médias sociaux critiquant le gouvernement. Selon Amnesty International, les poursuites se limitaient initialement à ceux/celles qui portaient le drapeau amazigh lors des manifestations ; toutefois, la répression contre la société civile s’est intensifiée depuis lors. 

    Le 24 août 2021, Kamira Nait Sid, coprésidente du Congrès mondial amazigh, a été enlevée à son domicile par les forces de sécurité et maintenue au secret pendant trois jours. Des accusations criminelles ont été portées contre elle, notamment pour « appartenance à une organisation terroriste » et « atteinte à l’unité nationale et à la sécurité de l’État » en vertu de l’article 87-bis du Code pénal. Cet article autorise des peines allant de 10 ans à la prison à vie et la peine de mort. 

    En février 2022, Human Rights Watch a signalé qu’ « au moins 280 militants, dont beaucoup sont associés au Hirak », sont actuellement détenus par les autorités algériennes. Ces personnes sont en attente de jugement ou ont été condamnées sur la base d’accusations arbitraires, en violation des droits fondamentaux à un procès équitable. 

    L’article 37 de la Constitution algérienne de 2020 garantit le principe d’égalité entre tous les citoyens algériens, interdisant toute discrimination « pour cause de naissance, de race, de sexe, d’opinion ou de toute autre condition ou circonstance personnelle ou sociale ».  L’article 295-bis du code pénal punit d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement « quiconque incite publiquement à la haine ou à la discrimination à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur appartenance raciale ou ethnique […] », tandis que l’article 298-bis du code pénal punit d’une peine pouvant aller jusqu’à six mois d’emprisonnement le fait d’« insulter une ou plusieurs personnes appartenant à une ethnie ou à une religion déterminée ». Enfin, la loi n° 20-05 sur la prévention et la lutte contre les discriminations et les discours de haine, adoptée en avril 2020, fournit une définition de la discrimination à l’article 2, qui inclut la race et l’origine ethnique parmi les motifs de discrimination interdits. 

    Ces dispositions soulèvent plusieurs problèmes critiques car elles n’interdisent pas la discrimination fondée sur la religion ou les convictions, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ; elles ont tendance à être utilisées/exploitées par le gouvernement pour restreindre indûment la liberté d’expression, comme mentionné précédemment ; et ainsi, elles ne parviennent pas à traiter les actes de discrimination de manière appropriée et systématique, ce qui permet la persistance des violations des droits de plusieurs segments de la société algérienne. 

    [1] La communauté amazighe de Ghardaïa, qui pratique en grande partie la branche ibadite de l’islam, est également victime de discrimination depuis des décennies. 

    [2] Les Mozabites de la vallée du Mzab (Ghardaïa) sont des Amazighs adeptes de l’école Ibadite de jurisprudence islamique, dominante à Oman et à Zanzibar et ayant des adeptes en Algérie, en Libye et en Tunisie. 

    [3] L’école sunnite Malikite est l’école dominante en Algérie. 

  • Environnement

    Le plus grand pays d’Afrique, l’Algérie a des frontières avec la Tunisie, la Libye, le Niger, le Mali, la Mauritanie, le Maroc et le Sahara occidental. Le pays s’étend de son littoral méditerranéen de 1 300 km vers le sud, à travers une topographie variée, jusqu’au désert du Sahara. Environ 80 % du pays est constitué par le Sahara, où se trouvent les réserves de pétrole et de gaz naturel de l’Algérie.

    Histoire

    Les Amazighs (Berbères, pl. Imazighen) sont les habitants autochtones de l’Afrique du Nord, isolés du reste de l’Afrique par le désert du Sahara. Des populations juives sont arrivées en Afrique du Nord vers le troisième siècle avant notre ère. Les vagues de migration arabe dans la région ont commencé au milieu du VIIe siècle et ont entraîné des changements culturels et religieux, la plupart des habitants se convertissant à l’islam. L’intensification des persécutions en Espagne à la fin du XIVe et au XVe siècle a provoqué une nouvelle migration juive dans la région. 

    La région qui constitue l’actuelle Algérie faisait partie de l’Empire ottoman en 1517. Les Ottomans ont permis aux guildes ethniquement définies de conserver un large degré d’autonomie sur leurs peuples, mais ont exercé une discrimination à l’égard des juifs/ves, qui étaient visés par des taxes spéciales. 

    L’Afrique du Nord faisait partie du commerce transsaharien des esclaves, étant l’une des principales routes vers la Méditerranée et le reste de l’Empire ottoman. Si les Algérien.ne.s noir.e.s sont originaires du Sahara algérien, l’esclavage a duré 1 300 ans (du VIIe au XXe siècle) et a profondément façonné leur place dans la société algérienne. L’histoire de la servitude a stigmatisé les Algérien.ne.s noir.e.s, générant une intense discrimination raciale et marginalisation. 

    L’invasion d’Alger par la France en 1830 a entraîné la disparition d’un tiers de la population algérienne en raison de la politique d’extermination menée par la France dans le pays. La conquête s’est heurtée à la résistance jusqu’au début des années 1900, en commençant par l’Emir Abdelkader et Ahmed Bey, et en terminant par les Touaregs dans le sud. En 1845, la France a créé un système de gouvernance à trois niveaux pour l’Algérie : un pour les zones à majorité européenne qui jouissaient de l’autonomie, un gouvernement mixte nommé et élu pour les zones à majorité musulmane, et le maintien du régime militaire pour les communes autochtones. En 1848, Paris a déclaré que l’Algérie faisait partie intégrante de la France, date à laquelle les établissements européens étaient encouragés par l’appropriation de terres rurales. 

    Les Amazighs et les Arabes ont résisté à la domination oppressive de la France. En 1954, le Front de libération nationale (FLN) a lancé une guérilla contre la France qui a duré près de huit ans. Les forces françaises ont pris pour cible aussi bien les civils que les combattants, et le conflit a entraîné la mort d’environ un demi-million d’Algérien.ne.s. 

    L’indépendance de l’Algérie en 1962 s’est accompagnée de l’émigration vers la France d’environ un million de personnes, principalement issues de la population d’origine européenne. Les personnes nées en Algérie qui avaient combattu dans l’armée française ou soutenu l’Algérie française étaient connues sous le nom de pieds-noirs et de harkis. Après l’indépendance, l’hostilité résiduelle à l’égard de ces deux groupes a donné lieu à des violences et à des exils forcés dans les années 1960 et 1970. Le FLN a exhorté les juifs/ves à soutenir l’indépendance et leur a promis la tolérance. Les attaques contre les juifs/ves et la profanation de lieux saints juifs à la fin des années 1950 et dans les années 1960 ont entraîné une émigration massive vers la France et Israël. 

    Le colonel Houari Boumediene renverse le premier président algérien en 1965 et consolide un système de parti unique sous le FLN, renforcé par l’armée. Boumediene était un nationaliste arabe qui a aggravé le sort des derniers juifs/ves d’Algérie. En 1970, il restait moins de 1 000 juifs/ves dans le pays. Le régime militaire se poursuit après sa mort en 1978. 

    Le taux de chômage élevé chez les jeunes, l’inflation et la corruption ont provoqué une agitation populaire massive à la fin des années 1980. En décembre 1991, l’Algérie a organisé le premier tour de ce qui était probablement les élections parlementaires les plus libres que le monde arabe avait connues jusqu’alors. Le parti populiste du Front Islamique du Salut (FIS) a remporté une victoire écrasante. Trois semaines plus tard, les militaires algériens ont organisé un coup d’État sans effusion de sang, arguant que si le FIS avait été autorisé à prendre le pouvoir, ces élections auraient été les dernières de l’Algérie. Les militaires ont dissous le Parlement et suspendu la Constitution. En mars 1992, les militaires ont mis le FIS hors la loi et emprisonné des milliers de ses membres. Cela renforce la position des radicaux algériens, tels que le Groupe Islamique Armé (GIA), qui affirment que la violence est la seule solution. Après seulement six mois de pouvoir, le président Mohamed Boudiaf, installé par les militaires, a été assassiné par l’un de ses propres gardes du corps, un islamiste présumé. Les combats entre le GIA et l’armée algérienne ont dégénéré en un véritable conflit civil marqué par l’insurrection, le terrorisme et la violence d’État. 

    Le ministre de la Défense Liamine Zeroual a été nommé président en 1994 et élu en 1995. De nombreux Algérien.ne.s supposent que la nouvelle administration entamera des négociations avec les dirigeants de l’opposition islamiste, dont beaucoup étaient toujours en détention. C’est ce que fait le président, mais les pourparlers échouent. L’Armée Islamique du Salut (AIS), branche armée du FIS, et le GIA, plus radical, prennent le contrôle de portions des hauts plateaux situés derrière la bande côtière. 

    En décembre 1996, le gouvernement a sanctionné un référendum constitutionnel interdisant les partis religieux, retirant le pouvoir au Parlement et permettant au Président de gouverner par décret, en affirmant qu’il avait été approuvé par 86% des Algérien.ne.s. Aucune vérification indépendante du vote n’a été autorisée. Les Algérien.ne.s ont alors rapidement perdu leur confiance dans le gouvernement soutenu par les militaires. Dans un climat de peur et de violence, les modérés de toutes obédiences sont poussés en marge de la vie publique. L’ancien ministre des Affaires étrangères Abdelaziz Bouteflika est arrivé au pouvoir lors d’une élection entachée d’irrégularités en 1999, se présentant sans opposition après le retrait de tous les candidats de l’opposition. Bouteflika a introduit une amnistie pour les rebelles islamistes qui a trouvé un certain écho ; cependant, les mouvements islamistes étaient toujours interdits. L’amnistie signifie que Bouteflika n’offre ni la « vérité » sur les violences passées ni la « réconciliation » avec la Concorde civile, l’initiative du président pour mettre fin au conflit.  L’Algérie, lasse de la guerre, s’est tournée vers une paix instable, entachée de violence dans les années qui ont suivi. 

    Pendant ce temps, après le 11 septembre, l’attention se concentre sur le Groupe salafiste pour la prédication et le combat. Celui-ci est devenu Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), un groupe extrémiste armé désigné par les États-Unis comme une organisation terroriste étrangère. Ce groupe, dont l’origine remonte à la guerre civile algérienne des années 1990, est devenu au cours de la dernière décennie un affilié d’Al-Qaïda aux ambitions régionales, opérant dans le Sahara et le Sahel. Cette menace perçue a conduit le gouvernement américain à renforcer les liens militaires avec le gouvernement algérien, par le biais de la formation et de la collecte de renseignements. 

    Gouvernance

    L’Algérie a une forme de gouvernement présidentiel. La plupart des présidents ont jusqu’à présent joué un rôle dans le mouvement d’indépendance et le Front de libération nationale (FLN). Plus important encore, le président a toujours été un membre de l’establishment militaire ou a été soutenu par l’armée.  Officiellement, le président dispose de pouvoirs importants et peut passer outre les autres branches du gouvernement. Pour prendre ses décisions, il doit néanmoins s’entendre avec les chefs de l’appareil militaire et de sécurité. Le système algérien se distingue ainsi de celui d’autres pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, où le président personnifie le système. 

    Abdelaziz Bouteflika a été au pouvoir pendant deux décennies (1999-2019) et c’est à lui que l’on doit la fin de la guerre civile algérienne, également connue sous le nom de « décennie noire ». Son initiative de réconciliation nationale n’a toutefois pas permis de rendre justice aux victimes de la guerre civile. La décennie noire (1990-1999) a été un conflit armé brutal entre le régime en place et les éléments armés du Front islamique du salut (FIS), un parti d’opposition islamiste, au cours duquel 150 000 Algérien.ne.s ont trouvé la mort. 

    Bouteflika a été réélu quatre fois, bien que lors d’élections contestées. Le Président détient les principaux pouvoirs exécutifs et est soutenu par le Premier ministre et le Conseil des ministres. Depuis les élections de 1997, la plupart des cabinets sont des coalitions établies entre les partis « institutionnels » FLN et RND (Rassemblement National Démocratique) avec un ou plusieurs partis islamistes et laïques. 

    À la suite d’émeutes en Kabylie en 2001, qui ont conduit au meurtre de 130 personnes par les forces de la gendarmerie, le président Bouteflika a exprimé sa volonté de satisfaire les demandes populaires par le biais de réformes constitutionnelles et politiques. Le tamazight a été reconnu comme langue nationale en 2002, puis comme langue officielle en 2016. 

    En janvier 2018, le 12 janvier a été décrété journée nationale. Cette date correspond au premier jour de l’année amazighe. Cela a été perçu comme un geste d’ouverture et de reconnaissance officielle de la dimension amazighe de l’Algérie. 

    Le préambule de la Constitution algérienne stipule que les composantes fondamentales de l’identité du peuple algérien sont « l’islam, l’arabité et l’amazighité ». Le texte de la Constitution stipule dans son article 223 que toute révision constitutionnelle ne peut porter atteinte à Tamazight en tant que langue nationale et officielle. 

    En outre, l’article 37 stipule que « les citoyens sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection de celle-ci, sans que puisse prévaloir aucune discrimination pour cause de naissance, de race, de sexe, d’opinion ou de toute autre condition ou circonstance personnelle ou sociale ». Bien que la race soit mentionnée comme un motif de discrimination dans la Constitution, le fait que le préambule ne fasse aucune référence à la communauté noire ou aux racines africaines de l’Algérie témoigne du mépris total ou de l’invisibilité dont fait l’objet ce groupe. 

    Les femmes constituent environ 52 % de la population algérienne mais ne représentent que 18 % de la main-d’œuvre, selon les estimations. L’islamisation croissante de la société algérienne dans les années 1980, sous l’influence de mouvements politiques islamistes en plein essor, a conduit à la remise en cause du rôle des femmes dans la société algérienne. Cela a abouti à l’introduction d’un nouveau code de la famille en 1984, qui plaçait les femmes sous la tutelle des hommes. Ce code a toutefois été révisé en 2005 afin de réduire la dépendance juridique des femmes vis-à-vis des hommes. 

    En décembre 2015, le parlement algérien a adopté la loi n° 15-19, qui criminalise certaines formes de violence domestique dans son code pénal, notamment les abus psychologiques et certains abus économiques. La nouvelle loi rend les agressions contre une épouse ou une ex-épouse passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison et d’une peine de prison à vie si l’agression entraîne la mort. 

    Une tendance positive en politique s’est développée depuis 2012, date à laquelle un quota de 30 % a été introduit, ce qui a conduit à l’élection de 146 femmes, soit 31,6 % des voix au Parlement algérien. Toutefois, ce nombre a diminué à 117 lors des élections de 2017. 

    L’Algérie a ratifié la Convention des Nations unies sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes en 1996 et a été classée numéro 136 sur 156 dans l’indice mondial de l’écart entre les sexes de 2021, avec une tendance négative par rapport aux années précédentes. 

    Hirak

    Le Hirak algérien (qui signifie « mouvement » en arabe) a débuté le 22 février 2019, lorsque des millions d’Algérien.ne.s ont commencé à manifester pacifiquement dans les rues des principales villes du pays, exigeant le départ du président Abdelaziz Bouteflika et s’opposant à sa candidature pour un cinquième mandat présidentiel. 

    Le mécontentement de nombreux/ses Algérien.ne.s était dû à l’absence de Bouteflika de la scène politique suite à un accident vasculaire cérébral débilitant en 2013. Depuis lors, l’impression s’était répandue dans le pays que Bouteflika était un président fantoche, dont des personnalités de son entourage tenaient les ficelles. 

    L’Algérie est un État rentier et l’un des principaux producteurs de pétrole et de gaz d’Afrique ; cependant, elle reste l’une des économies les moins diversifiées du monde car elle dépend fortement de facteurs externes (prix internationaux du pétrole et du gaz). Depuis son arrivée au pouvoir, le régime de Bouteflika a écrasé toute dissidence politique et favorisé la prolifération de la corruption à tous les niveaux de l’État. Cela a conduit à une dépendance excessive à l’égard des revenus pétroliers, au détriment du potentiel de développement d’autres secteurs. Cela a amplifié le mécontentement national. 

    Des facteurs supplémentaires, dont un taux de chômage élevé, la stagnation économique consécutive à la baisse des recettes d’exportation de pétrole et de gaz en 2014, et les inégalités sociales, ont conduit la population algérienne à descendre dans la rue. Ce qui a commencé comme une manifestation d’opposition à la candidature de Bouteflika s’est transformé en un mouvement social national exigeant une refonte complète du système politique. 

    Sous la direction du chef de l’armée, le général Ahmed Gaid Salah, membre du régime de Bouteflika, les militaires ont initialement soutenu la candidature de Bouteflika. Toutefois, à la suite des manifestations, les forces armées sont intervenues pour mettre fin au contrôle de Bouteflika. Depuis lors, les militaires ont refusé de se retirer de la vie publique et continuent d’être fortement impliqués dans la politique intérieure. 

    Bouteflika a annoncé sa démission le 2 avril 2019, avant les élections prévues en avril de la même année. Cette annonce a fait suite à la pression de plusieurs semaines de manifestations pacifiques organisées dans tout le pays. De nombreux politiciens de haut rang et hommes d’affaires de l’entourage de Bouteflika ont depuis été jugés pour corruption et emprisonnés. 

    Le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, a remplacé Bouteflika temporairement jusqu’à ce que de nouvelles élections soient organisées le 4 juillet. Cette date a toutefois été repoussée par le général Salah au 12 décembre, pour mettre fin à plusieurs mois de protestations. 

    Depuis le 22 février 2019, les Algérien.ne.s manifestent pacifiquement tous les vendredis de manière régulière et ont continué à le faire même après la démission de Bouteflika. Des violations des droits humains ont été signalées par des ONG, notamment l’usage disproportionné de la force et des arrestations arbitraires par la police. 

    Le 19 juin 2019, le général Salah a interdit aux manifestant.e.s de porter le drapeau amazigh lors des manifestations, criminalisant son utilisation et entraînant l’arrestation de centaines d’Algérien.ne.s. 

    L’absence des Algérien.ne.s noir.e.s dans le mouvement du Hirak et dans le débat actuel sur la démocratisation, l’identité nationale et l’appartenance en Algérie est évidente. Ceci est encore aggravé par la concentration de cette population dans le sud saharien du pays, ce qui les rend peu visibles pour les autres citoyen.ne.s algérien.ne.s. 

    Les Algérien.ne.s ont continué à protester et à réclamer une élection ouverte et équitable, exempte de personnalités proches de l’entourage de l’ancien président Bouteflika. Néanmoins, parmi les cinq candidats à la présidentielle figurent d’anciens Premiers ministres, un ministre de la Culture et un ministre du Tourisme. 

    Les élections du 12 décembre 2019 ont connu un faible taux de participation de 40 % et ont abouti à la désignation d’Abdelmadjid Tebboune comme président. Les candidats appartenant au gouvernement précédent ont été largement rejetés par la population car ils étaient perçus comme une perpétuation du statu quo. Depuis son entrée en fonction, le président Tebboune a entrepris plusieurs réformes politiques et législatives, notamment l’adoption d’une nouvelle Constitution en novembre 2020, bien que lors d’un référendum populaire controversé marqué par un taux de participation historiquement bas (24 %). La répression à l’encontre des militants pacifiques du Hirak, des défenseurs/ses des droits humains, des journalistes, des blogueurs/ses et des opposants politiques s’est accrue, tandis que des lois ont été adoptées depuis novembre 2020 qui violent de manière flagrante les droits fondamentaux, en ciblant particulièrement les groupes minoritaires. 

    Covid-19

    Depuis le début de la pandémie de Covid-19, l’Algérie figure parmi les pays les plus touchés d’Afrique. Les autorités ont commencé à mettre en œuvre des mesures de confinement au début du mois de mars 2020. Celles-ci comprenaient la fermeture des écoles, des universités, des restaurants et des magasins, l’annulation des événements publics et privés, ainsi que l’arrêt des transports publics et des vols. Un verrouillage des zones touchées a été ordonné, et un couvre-feu a été mis en place dans plusieurs villes, dont la capitale, Alger. 

    En fait, le pays a subi non pas un mais deux chocs récents : la propagation du Covid-19 et une forte baisse des prix du pétrole. Le gouvernement a tenté de protéger les salaires dans le secteur public et les dépenses de santé. De nombreux efforts ont également été déployés pour limiter la propagation du coronavirus. 

    Le 22 mars 2020, le président Abdelmadjid Tebboune a interdit toute diffusion des statistiques nationales sur le Covid-19, sauf celles du ministère de la Santé. Cette mesure a semé le doute sur la volonté du gouvernement de gérer la crise sanitaire de manière transparente. Une campagne de vaccination en Algérie a débuté le 29 janvier 2021 et, au 9 février 2022, l’Algérie n’avait complètement vacciné qu’environ 15 % de sa population totale. Une étude menée par MRG entre novembre 2021 et mars 2022 a révélé que les niveaux d’informations officielles disponibles en tamazight (une langue nationale officielle, bien qu’elle ait été reconnue comme telle relativement récemment) étaient très différents de ceux de l’arabe (une langue nationale officielle) et du français (qui n’est pas une langue nationale officielle). Les utilisateurs amazighs des médias sociaux en Algérie étaient plus susceptibles d’exprimer une absence de confiance dans les vaccins Covid-19 que la population générale (28 % contre 18 %). Au sein de la communauté amazighe d’Algérie, les théories du complot étaient la réserve la plus fréquemment mentionnée : 25,3 % contre seulement 13 % des utilisateurs de médias sociaux de la population générale, alors que dans tous les autres contextes, il y avait des doutes sur la sécurité des vaccins. Tant le faible niveau de confiance que la propagation des théories du complot peuvent avoir été influencés par un manque d’informations en tamazight. 

Mis à jour en janvier 2023

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